KHALIL MAATOUK

KHALIL MAATOUK

Profession
défense des droits humains
Disparu·e depuis
10/02/2012
Vu·e pour la dernière fois
les locaux de la tristement célèbre section 235 à Damas

Khalil Matouq, avocat spécialisé dans la défense des droits humains, a disparu le matin du 2 octobre 2012, alors qu’il se rendait en voiture à son travail depuis son domicile situé à Sahnaya, dans la banlieue de Damas.

Récit complet

Khalil Matouq, avocat spécialisé dans la défense des droits humains, a disparu le matin du 2 octobre 2012, alors qu’il se rendait en voiture à son travail depuis son domicile situé à Sahnaya, dans la banlieue de Damas. Compte tenu de son travail en faveur des droits humains et du fait qu’il y avait plusieurs postes de contrôle gouvernementaux sur son trajet, sa famille a tout de suite craint qu’il n’ait été arrêté par les forces de sécurité.

Depuis, Khalil a été vu, de source non officielle, dans plusieurs centres gérés par les forces de sécurité, dont la section 285 de la Sûreté de l’État de Kafr Soussa, à Damas, ainsi que dans une antenne du Service de renseignement de l’armée de l’air à Damas. La dernière fois qu’il a été vu, c’était en septembre 2013 dans les locaux de la tristement célèbre section 235, dite « Palestine », du Service de renseignement militaire à Damas. Depuis, sa famille n’a plus eu aucune nouvelle de lui. Les autorités syriennes n’ont pas répondu aux multiples demandes d’informations de sa famille et, en février 2013, après une enquête officielle menée par un groupe de ses confrères avocats, elles ont nié le détenir.

La famille de Khalil Matouq est particulièrement inquiète pour son état de santé car il souffre d’une maladie pulmonaire à un stade avancé. Sa sœur a raconté sa souffrance face à cette disparition : « [Sa disparition] a laissé un vide énorme dans nos vies. […] c’est l’enfer de vivre sans lui. Il a toujours défendu mes libertés et m’a élevée pour que je devienne une femme forte et indépendante, mais soudain, sans sa protection, je me retrouvais face à une communauté hostile. »

 

Un ami proche de Khalil a lui aussi été très marqué par sa disparition forcée : « Depuis j’ai très peur pour ma sécurité et celle de ma famille, a-t-il expliqué. Je fais très attention à tout ce que je fais, aux gens avec qui je parle et à tout ce que je dis. Cela a eu des répercussions sur tous ses amis […] Nous voyons dans la disparition de nos proches une grande stratégie mise en œuvre par le gouvernement pour terroriser la population syrienne. »